Ingrid, icône des temps modernes ?
Le matin lorsque je me lève, j’accomplis invariablement les mêmes rituels. Je vais à la cuisine, je prépare mon plateau de petit déjeuner : pain de mie complet, confiture de fruits rouges, beurre demi-sel, jus de fruits, café et lait. J’installe le tout sur ma petite table de salon et je m’installe dans mon canapé pour déguster tout cela. Il faut dire que le petit déjeuner est sans conteste mon moment de la journée préféré et c’est pour lui que je me sens plus que jamais frustrée lorsque j’ai laissé mon réveil sonner trop longtemps.
En général, j’allume alors la télévision, histoire de me tenir au courant des nouvelles du monde. La plupart du temps, je me branche sur Canal pour mater la matinale, mais aujourd’hui en allumant je tombe directement sur Télématin et un envoyé spécial de France 2 en Colombie. Je mets un moment pour piger ce qu’il raconte, le temps pour moi de reconnecter mes neurones ensommeillés et là je crois comprendre enfin de quoi il cause, le Monsieur, avec en arrière plan la Colombie
INGRID BETANCOURT A ETE LIBEREE LA NUIT DERNIERE
Non d’un petit bonhomme, je dois dire que ça me fout un coup. Je passe sur une autre chaîne et je la vois, sur le tarmac de l’aéroport, saluant les gens, et adressant un message de remerciement à tout ceux qui l’ont soutenue et en particulier à la France. Elle
C’est dire l’impact dans nos vies d’un tel évènement. Je ne la connais ni d’Eve ni d’Adam cette Ingrid, et pourtant je me suis sentie concernée par sa libération, libérée moi-même d’un grand poids dont je ne soupçonnais rien. J’étais impressionnée par son calme, comme si elle avait toujours su qu’elle serait libérée… Et, à l’écoute du discours prononcé cette nuit par Nicolas Sarkozy, aux mots du porte parole du comité de soutien pour Ingrid Bétancourt, aux paroles du journaliste la présentant comme une nouvelle icône, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir un profond malaise. Cette histoire me dépassait totalement. Plus que l’émotion suscitée dans les chaumières par la libération d’une femme otage des FARC depuis 6 ans, c’est l’imbroglio politique qui m’a sauté visage…
Moi, je l’imaginais déjà, retrouvant ses enfants, pleurant à chaudes larmes, regrettant les années perdues, à ne pas les voir grandir, des années qui les auront faits vieillir plus vite. Je l’imaginais aspirant au calme, désirant retrouver la vie, l’amour, ses proches,…
Alors, lorsque le porte parole de son comité de soutien a annoncé qu’il en était sûr, qu’elle serait Présidente de la Colombie